Le déficit de la balance commerciale alimentaire est dû à la baisse de la valeur des exportations alimentaires de 7,4%, notamment les exportations d’huile d’olive (-22,8%), contre une hausse des importations de 22,7%, surtout celles des céréales (+20%). Il est nécessaire de diversifier les exportations et de réduire, dans la mesure du possible, les importations. 

Rien ne va plus au niveau des échanges commerciaux alimentaires. Il suffit que les exportations de l’huile d’olive marquent un recul pour que toute la balance commerciale alimentaire se trouve dans une situation précaire. Face à une faible diversification des exportations des produits alimentaires, la Tunisie subit les affres d’un marché mondial très exigeant en termes de qualité. D’où la nécessité pour les exportateurs tunisiens de faire preuve de plus d’innovation et de créativité en intégrant de nouveaux produits du terroir à haute valeur ajoutée pour gagner le pari des exportations une bonne fois pour toutes.

D’après les chiffres disponibles, le déficit de la balance commerciale alimentaire s’est aggravé, à fin avril 2021, pour atteindre 574,4 millions de dinars (MD), contre un déficit de 3,2 MD, durant le même période de l’année précédente. Le taux de couverture est ainsi passé de 99,8% en avril 2020, à 75,3% en avril 2021. Ces chiffres ont été publiés dans un rapport sur la balance commerciale alimentaire de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri).

Trouver une issue favorable

Pourtant, la Tunisie dispose de plusieurs gisements qui ne sont pas encore exploités par nos exportateurs faute d’un secteur de recherche/développement qui demeure peu développé. Certes, des travaux sérieux ont été effectués par nos chercheurs pour identifier de nouvelles pistes pour la mise en valeur de nos produits,  mais ces recherches sont restées, dans leur majorité, dans les tiroirs, dans la mesure où la coordination entre la recherche et le système productif n’est pas bien scellée. Par ailleurs, il est nécessaire d’étudier les besoins des différents pays à fort potentiel de consommation et d’achat.

Il est devenu impératif, en effet, de diversifier les produits exportables  à haute valeur ajoutée en se tournant davantage vers les produits du terroir qui se trouvent dans les différentes régions tunisiennes. On peut citer, à titre d’exemple, les tomates séchées, les figues de Barbarie, le couscous ancestral, les produits biologiques, comme les dattes, le miel, les olives et autres. Les consommateurs étrangers sont férus de ces produits vu leur goût succulent et surtout leurs vertus sur la santé. Les chercheurs et les producteurs sont appelés à déployer plus d’efforts pour creuser leurs travaux envers de tels produits qui ne sont pas mis au-devant de la liste des produits exportables.

L’Etat est tenu également de mobiliser un investissement colossal pour mener ces travaux de recherche et de valorisation des produits du terroir tunisiens qui pourraient être exportés à tous les pays du monde, sans se limiter à l’huile d’olive qui demeure, cependant, notre produit principal à l’exportation. Celui-ci est vendu en vrac et en bouteilles vers de nombreux pays. Il est nécessaire d’améliorer le taux de conditionnement des huiles vendues pour mettre en exergue le label de qualité tunisien. En tout cas, le déficit de la balance commerciale alimentaire est dû à la baisse de la valeur des exportations alimentaires de 7,4%, notamment les exportations de l’huile d’olive (-22,8%), contre une hausse des importations de 22,7%, surtout celles de céréales (+20%).

Souci de réduire les importations

S’agissant des importations, la Tunisie est un grand importateur de céréales vu le déficit structurel de ce produit au niveau national. En effet, la production nationale n’est pas en mesure de satisfaire tous les besoins de consommation même si des efforts sont déployés pour améliorer le rendement de nos superficies emblavées. Les conditions climatiques conditionnent dans une large mesure les quantités produites en céréales et en produits fourragers. Des pertes sont souvent enregistrées lors des récoltes suite à un mauvais stockage de quantités collectées dont une partie reste exposée aux aléas climatiques, dans la mesure où elle n’est pas stockée dans les silos.

Les prix des produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont poursuivi leur augmentation au cours du mois d’avril 2021. Les prix sont définis en fonction de l’offre et de la demande. Il suffit que la production soit faible au niveau mondial pour que les prix connaissent une flambée supportée par les pays importateurs, comme la Tunisie. D’autres produits de diverses natures sont également importés pour satisfaire les besoins du marché local et diversifier l’apport en produits exposés aux consommateurs.

A noter que les prix de l’huile d’olive à l’exportation ont connu une hausse de 39,7% par rapport à la même période de l’année précédente. Une telle situation est favorable à la Tunisie qui est soucieuse d’améliorer les revenus provenant de ce produit très prisé par les consommateurs aussi bien locaux qu’étrangers. Pour ce qui est des tomates, les prix ont augmenté de 23,2%. En baisse, les prix à l’exportation des produits de la pêche (-19,5%), des dattes (-13,7%) et des agrumes (-4,1%). Par ailleurs, à fin avril 2021, on note une baisse importante des importations de pomme de terre, des viandes et du lait et dérivés.

Le souci des pouvoirs publics est de poursuivre l’importation de ces produits en comptant davantage sur les produits de production locale, et ce, pour économiser les devises. D’où la nécessité d’améliorer la productivité des périmètres agricoles tunisiens en remédiant aux difficultés auxquelles font face les agriculteurs, dont celles qui concernent l’endettement et la disponibilité des intrants au début des campagnes agricoles.

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